≡
Déposer un REX
Liste des REX
Administrateur
Titre :
Fuite d'essence en cabine remorqueur
Date :
2022-09-17
Je suis :
Remorqueur
Météo :
| Favorable
Phase de vol :
REMORQUAGE
Localisation :
Nature du vol :
LOCAL
Nombre de machines :
1
Dégats :
Non spécifié
Catégorie :
Machine n° 1
Type de machine :
Non spécifiée
Modèle de machine :
WT9
Transpondeur :
Oui
GPS :
1
Nombre d'occupants :
1
Occupant n° 1
Statut :
Non spécifié
Age :
Non spécifié
Expérience récente :
Non spécifié
Expérience totale :
Non spécifié
Description du REX
Séance de vols d'initiation planeur au profit des familles sur la base aérienne voisine. C'est le premier vol de l'après-midi, un autre pilote remorqueur a convoyé un planeur le matin depuis l'aérodrome habituel vers la base aérienne (30 km) sans rien constater. Avant la mise en piste (piste en herbe de 800 m suivie immédiatement d'une clôture ' limite de la zone militaire ' de haies et d'un petit hameau), je constate une odeur d'essence que j'attribue au fait que les réservoirs sont pleins à ras bord, et que les secousses sur le terrain incertain au roulage ont pu provoquer des débordements par les trop-pleins. Il n'y a rien d'anormal en cabine à la mise en puissance, tant que la vitesse est nulle ou faible. Juste après le décollage, en montée initiale, je vois de l'essence couler sur le plancher entre mes pieds. Ce n'est d'abord qu'un suintement puis je vois réellement couler l'essence. Compte tenu du vent fort (20 Kt au moins, atterrissage vent arrière risqué) et du fait que le moteur délivre sa puissance, je décide de passer rapidement en vent arrière rapprochée, en survolant le hameau, pour un tour de piste basse altitude. Après trois annonces radio Largue pour le pilote du planeur qui ne réagit pas, je bats des ailes et j'annonce une quatrième fois Largue. Le planeur largue, je me présente en PTU avec l'intention de me poser long pour laisser la place au planeur qui n'a pas compris ce qu'il se passe ! Dès le largage, j'ai enclenché le rembobinage du câble qui était presque totalement enroulé au posé sur la piste. Je reviens au seuil de piste et je coupe tout. Il y a une assez grosse quantité d'essence sur le plancher, aux deux places ! Après avoir épongé l'essentiel de l'essence, je redémarre pour rouler vers le hangar militaire afin de procéder aux démontages pour la recherche de panne. Conséquences : La fuite provient d'une fissure de 2-3 mm sur la tuyauterie située après les pompes haute pression (Rotax injection), à l'entrée du filtre. La tuyauterie changée et tous les contrôles effectués, la séance de vols reprendra avec deux heures de retard. Le moteur a été changé cet hiver et, a priori, toutes les tuyauteries sont neuves ! Réflexions 24 h après l'incident : ' si le feu s'était déclaré, l'issue aurait probablement été fatale. ' mon expérience de 45 ans en aéro-club et de tout ce que j'ai constaté comme incidents m'a probablement permis de ne pas paniquer. Un pilote remorqueur débutant aurait pu être davantage perturbé... ' dès le largage du planeur, la piste étant atteignable sans problème, la sécurité aurait été de tout couper pour poser en plané. Et surtout ne pas d'enclencher l'enrouleur, ce qui aurait pu créer une étincelle ! ' de la même manière, j'aurais dû tout couper dès l'atterrissage et attendre au bout de la piste une voiture qui aurait tracté le remorqueur vers le parking. Je n'avais pas conscience de la quantité d'essence en cabine... ' l'essence a pu s'infiltrer en cabine a priori parce que les divers passages de câbles à travers la cloison pare-feu (CPF) ne sont pas étanchéifiés avec une pâte silicone. Lors du dernier contrôle OSAC de mon avion CNRA, l'expert m'a demandé de refaire certaines étanchéités, compte tenu du risque de passage d'essence, d'huile ou de gaz d'échappement à travers la CPF vers la cabine. Ici, c'est un ULM entretenu sans contrôle extérieur. ' au vu de la jauge avant et après l'incident, ce sont probablement 10 à 15 litres d'essence qui se sont échappés par la fissure (pression d'essence de plusieurs bars). Une partie est sortie à l'extérieur en coulant en bas de la CPF, l'autre partie a pénétré (pression de l'air dès la mise en vol) dans la cabine par les passages dans la CPF. ' concernant la réaction tardive du pilote de planeur : il est indispensable de bien rappeler aux pilotes de planeur qu'un battement d'ailes, ou un message Largue, impose le largage immédiat, quelles que soient les circonstances. Il faut aussi que le volume de la radio pendant toute la phase de remorquage soit au maximum !
Enseignement
Une situation qui aurait pu être critique. Bonnes réactions du commandant de bord comme analysé a posteriori le re-démarrage au sol. Il faut effectivement insister sur la nécessité impérative de larguer côé planeur, suite à un message radio ou un battement d'ailes du remorqueur, car plusieurs Rex récents révèlent un manque de réactivité côté planeur dans cette situation.
Commentaire FFVP