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Déposer un REX
Liste des REX
Administrateur
Titre :
Accident lors d'une vache
Date :
2020-07-09
Je suis :
Commandant de bord
Météo :
| Favorable
Phase de vol :
MONTAGNE
Localisation :
Nature du vol :
LOCAL
Nombre de machines :
1
Dégats :
Non spécifié
Catégorie :
Machine n° 1
Type de machine :
Non spécifiée
Modèle de machine :
Discus monoplace
Transpondeur :
1
GPS :
1
Nombre d'occupants :
1
Occupant n° 1
Statut :
Non spécifié
Age :
Non spécifié
Expérience récente :
Non spécifié
Expérience totale :
Non spécifié
Description du REX
Déroulement du vol: Largage sur les arrêtes du petit haut, premières ascendances de faible qualité, puis bonne ascendance et premier plafond à 1900 m à proximité du Ballon d'Alsace. Première transition pour rechercher les cumulus au nord-ouest sans succès, retour en arrière. Pendant que je suis en spirale dans une ascendance j'observe le planeur d'un autre pilote qui spirale au lieu-dit Rouge Gazon. Il m'indique un taux de montée de 2 m s. Je le rejoins dans le thermique mais centre difficilement l'ascendance. L'autre planeur se déplace vers l'ouest, trouve une nouvelle ascendance. Je le rejoins mais je me trouve à 1400 m dans une tranche moins efficace en montée. Le planeur fait le plafond et part en circuit. Je continue de monter difficilement, et à 1600 m QNH décide de ne pas m'engager plus loin et de revenir au Ballon d'Alsace en local LFGG. Suite à une transition avec de forts taux de chute, je me trouve sur les arrêtes avant le Ballon d'Alsace et fait instinctivement le choix en l'absence de cumulus de partir à l'ouest dans la vallée de Ramonchamp. A ce stade, je ne fais aucune analyse des dégagements possibles et de leur qualité, étant dans une sorte d'obsession de pouvoir reprendre de l'altitude. En passant sous le vent du Ballon, nouvelle perte d altitude. Je me retrouve dans le secteur du champ vachable de Presles et contacte mon collègue à la radio pour l'informer d'une probabilité de vache à cet endroit. Au regard de mon altitude (1000 m), il m'indique de faire le choix de Ramonchamp car le champ de Presle est répertorié difficile. J'arrive à faire 1100 m à cet endroit et je m'engage vers Ramonchamp. Dans ma tête je pense aux champs de Ramonchamp et considère sans vérifier que le terrain ULM est trop haut pour l'atteindre. En fait, par un simple clic sur mon GPS, j'aurai pu constater que j'étais en local du terrain ULM ce qui aurait été un choix sécurisé... mais j'étais déjà dans le tunnel. Arrivé à Ramonchamp j'ai du mal à identifier le champ répertorié et identifie un champ qui me paraissait utilisable pour l'atterrissage. Je fais un passage d'observation plus précis et j'identifie trois difficultés: la présence d une ligne électrique, un axe de posé face au vent n'étant pas possible à cause d'un rideau d'arbres, l'axe envisageable me fera subir une composante vent arrière et enfin l'approche sera sur un plan haut lié à la présence d'un léger relief avec des habitations. Je décide de m'engager, ma descente un peu forcée me met en vitesse trop forte, je visualise bien la ligne électrique qui ne pose pas de problème, au touché sol, j'ai déjà utilisé la moitié de la longueur, mais avec un bon freinage ça doit passer . C'est là que je vois que le champ est très bosselé et à peine au roulage, le planeur rebondit sur un gros monticule, revole sur plus de 50 m. Je comprends alors que le champ sera trop court. Je corrige la trajectoire pour éviter un choc frontal contre un arbre bordant le champ, je sais que ça ne passera pas. L'arbre impacte l'aile droite à 1,5 m de l'emplanture. Le planeur s'arrête net. Je suis intact et m'extrais de l'habitacle. J'ai juste perdu mes lunettes de soleil que je retrouve dans le cockpit. Je constate que l'aile droite est arrachée et se retrouve le long du fuselage. Le reste de l'appareil semble intact. J'alerte par téléphone les membres du club présent à Belfort ainsi que le président. Causes possibles: Nous avions déjà échangé entre pilotes le constat d'une aérologie plutôt complexe et difficile la plupart des journées. J'étais conscient que ce serait une journée de ce type. Un différé de l'heure de décollage aurait peut-être facilité l'accrochage. Un état de fatigue dû aux grands vols dans des conditions difficiles les jours précédents. Même si certains de ces vols étaient en double pilotage, j'avais volé plus de 20 heures et plus de 1500 km de vendredi 3 juillet (pas de vol le dimanche 5 juillet). Le fait de partir avec une machine sur laquelle j'avais peu d'heures de vol (environ 20 h depuis 2015). En effet, le planeur avec lequel j'avais l'habitude de voler (190 h de vol sur la même période) a été utilisé par un autre pilote et j'ai donc changé de machine, ce qui est habituel au club. Durant le vol, un pilotage en crispation, un énervement du fait de ne pas pouvoir suivre l'autre planeur et progressivement un stress qui m'a empêché de prendre les décisions saines et sereines. L'illustration de ce manque de lucidité c'est le fait que je n'affiche pas le terrain ULM sur le GPS, ce qui m'aurait permis de prendre une option nette et sûre. Le champ bosselé n'est que la cerise sur le gâteau. Conclusion: Agir sur un des facteurs, ou même choisir de ne pas voler ce jour-là, aurait été la bonne décision à prendre.
Enseignement
Commentaire FFVP
Bonne analyse dles facteurs annonciateurs mais non pris en compte : fatigue, manque d'aisance sur ce planeur, aérologie difficile à exploiter, contrariété de ne pas avoir son planeur habituel. Ces facteurs ont pu altérer le pilotage (difficulté à prendre les ascendances ?) et la capacité de jugement. Pour une analyse plus large, au-delà de ce Rex, il faut évoquer l'encadrement de l'activité dans les petits clubs. En l'absence de chef pilote, salarié ou non, chacun est libre de prendre un planeur sur lequel il est lâché et de partir. Il n'y a pas forcément un instructeur présent sur le terrain, notamment en semaine. Cela implique une responsabilisation plus grande des pilotes. La fatigue reste un facteur d'abstention de vol, du moins en solo et en circuit. A rappeler aussi souvent que possible.