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Déposer un REX
Liste des REX
Administrateur
Titre :
Panne moteur en remorquage
Date :
2018-08-23
Je suis :
Remorqueur
Météo :
| Favorable
Phase de vol :
REMORQUAGE
Localisation :
Nature du vol :
LOCAL
Nombre de machines :
1
Dégats :
Non spécifié
Catégorie :
Machine n° 1
Type de machine :
Non spécifiée
Modèle de machine :
DR400
Transpondeur :
Non
GPS :
1
Nombre d'occupants :
1
Occupant n° 1
Statut :
Non spécifié
Age :
Non spécifié
Expérience récente :
Non spécifié
Expérience totale :
Non spécifié
Description du REX
En fin de journée, après 18 remorquages normaux, je remorque un Janus C. Il n'y a plus beaucoup d'ascendances, aussi je décide de ramener le planeur près du terrain car 3 planeurs y spiralent autour de 500m sol. Mon attention est portée sur la trajectoire et l'anti-collision. A 400m sol, de manière brutale le moteur se met à cogner violemment et fonctionne de manière érratique, je sens qu'il ne délivre plus de puissance, immédiatement je réduit à fond les gaz, je rend la main, bat des ailes, et simultanément j'annonce à la radio Largue largue largue !. Je regarde dans le rétroviseur, je vois le Janus en léger piqué derrière moi et constate qu'il largue. De son coté il a vu des panaches de fumée noire sortir du pot d'échappement, il me le dira plus tard à la radio. Je conserve pour l'instant ma trajectoire car je suis quasi en vent arrière pour une des pistes, les paramètres moteur sont au vert, sauf la CHT (une seule sonde sur le cylindre arrère droit) qui est en limite de la plage vert jaune, soit bien plus chaud que d'habitude. Je tente de remettre des gaz et le problème revient, le moteur tourne au ralenti mais je ne peux pas l'exploiter. Je ne m'attarde pas plus sur la recherche de panne et je me concentre sur mon encadrement, je m'annonce à la radio en encadrement avec un problème moteur. Le chef pilote constate à ce moment là que j'arrive en finale suffisamment haut et d'une voix très calme et rassurante me confirme que j'attendrais la piste. Je passe le seuil à environ 25m sol, je sors le dernier cran de volets et je pose. Je roule au parking avec l'élan, je coupe le moteur. L'essence est bien ouverte, la pompe était sur ON, et il en reste, les magnétos sur both, rien qui saute aux yeux. Nous laissons refroidir le moteur, le niveau d'huile est bon, et le point fixe réalisé plus tard ne révèle rien d'anormal, l'inspection du moteur montre peut-être un problème au niveau du levier de richesse coté moteur. Mais rien de confirmé pour l'instant. Avec environ une bonne centaine de remorquages dans le mois et demi précédent l'entrainement m'a certainement aidé à réagir vite, dont le battement d'aile (merci les remorquages en championnat ou on bat des ailes systématiquement). Néanmoins mon réflexe a été de réduire les gaz en premier, au lieu de larguer le câble, étant donné que nous étions haut, je pense que ça a sauvé le moteur. Le planeur a bien réagi heureusement, mais j'aurais du larguer de mon coté, le risque étant que le planeur passe en position haute ou me rattrape. Avant toute décision, j'ai constaté que le planeur était bien séparé de moi. Pas le temps de formaliser une recherche de panne, j'ai passé un rapide coup d'oeil sur les instruments moteur, je n'ai pas vérifié en vol les magnétos ni le robinet essence, car j'applique de manière rigoureuse le CEV avant chaque décollage. Quand j'ai vu que j'avais une chance de me poser sur la piste, c'est devenu ma priorité (par rapport à la recherche de panne) et je suis resté concentré sur mon encadrement, retour aux basiques : plan, vitesse. Mon expérience planeur (1000h et FI) et ma récente formation pilote pro avion m'ont certainement aidé à gérer la situation, la connaissance de la machine également pour garder le 1er cran de volet et maintenir la vitesse de finesse max. L'intervention du chef pilote à la radio avec une voix rassurante et calme a parfaitement joué son rôle, merci à lui. L'information donnée par le planeur sur les panaches de fumée noire sortant du moteur peut s'avérer très utile et donner une indication quant à un départ de feu, ce qui peut sauver le pilote et l'appareil. Quelle que soit la hauteur à laquelle la panne survient, la procédure est de battre des ailes pour larguage immédiat. Le planeur a réagi vite mais du coté du remorqueur on trouve ça toujours trop long. En réduisant les gaz et en rendant la main, pour maintenir ma vitesse, j'ai cassé ma trajectoire montante, le planeur a piqué pour ne pas passer en position haute. Peut-être aurais-je du larguer de mon coté également. Avant la mise en puissance au décollage je vérifie toujours mes paramètres moteur. Néanmoins pendant la montée mon attention était portée sur l'anti-collision afin de larguer mon planeur avec les autres sur une trajectoire idéale ne gênant personne. De ce fait je ne surveillait pas mes paramètres moteur et je n'ai pas détécté la montée en température du moteur. C'est l'inconvénient des instruments analogiques, il n'y a pas d'alarme sonore ou visuelle en cas de problèmes. D'où l'avantage des EFIS qui surveillent le moteur en permanence, y compris quand le pilote porte son attention ailleurs, à condition qu'ils soient correctement réglés et entretenus.
Enseignement
Commentaire FFVP
- La panne moteur peut arriver à n'importe quel moment et il faut s'y préparer à chaque décollage. - Le briefing sécurité, en plus du CEV, avant chaque décollage permet de se remettre en mémoire vive les procédures d'urgence.