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Liste des REX
Administrateur
Titre :
Perte de local en montagne se terminant par un CRASH sur une maison
Date :
2016-04-16
Je suis :
Commandant de bord
Météo :
| Défavorable
Phase de vol :
CAMPAGNE
Localisation :
Nature du vol :
LOCAL
Nombre de machines :
1
Dégats :
Non spécifié
Catégorie :
Machine n° 1
Type de machine :
Non spécifiée
Modèle de machine :
Twin Astir
Transpondeur :
Non
GPS :
1
Nombre d'occupants :
1
Occupant n° 1
Statut :
Non spécifié
Age :
Non spécifié
Expérience récente :
Non spécifié
Expérience totale :
Non spécifié
Description du REX
Pilote J ai 22 ans, j ai commencé à volé en montagne dans les Alpes du Nord en 2011, j ai obtenu mon brevet en juin 2012 et ma qualification campagne en avril 2014. J ai 350h de vol dont 270 en tant que CDB. J ai effectué plusieurs stages perfectionnement, détection, espoirs à St Auban. J ai fait 2 Inter régionaux Sud Est, et une coupe de France à Issoudun pour découvrir la plaine les derniers étés. La saison 2016 s annonçait prometteuse, avec 4 championnats prévus. Contexte J étais très reposée et en forme. J étais sur le terrain depuis quelques jours pour profiter des belles journées, faire de la randonnée, aider en piste et si une place était disponible dans un planeur alors j étais là pour circuiter dans l unique but de se faire plaisir. Le vol précédent était le jeudi, 25min en Libelle pour un lâché machine. Ce samedi matin, on m attribue le Twin Astir avec un jeune lâché de 25 ans (11h de DC), je suis CDB en place arrière et le but pour nous sera d optimiser les conditions pour faire découvrir la région à mon passager dans la mesure du possible. Je n avais jamais volé ni en Twin Astir ni en CDB place arrière. Je me sentais apte à voler malgré ces nouveautés en terme de pilotage. Décollage 14h35 heure locale à Aubenasson, largage pente Sud du Grand Pomerolle à 1100m. Conditions aérologiques Vent fort 40km h Sud Sud Est (155°) annoncé par le GPS et confirmé par la prévision météo et les dérives en spirale. Plafond entre 20 et 22 dans le Diois. Le vol Mes intentions après avoir fait 2000m au col de la Chaudière sont d avancer face au vent pour faciliter le retour au terrain en fin d après-midi. Je me dirige vers le col de Pennes, antennes d Aucelon, je prends la crête qui part vers le sud, je saute sur la montagne au Nord du terrain de la Motte Chalancon orientée plein Sud, je continue par les faces sud jusqu à la Montagne de l Aup. J ai bien conscience du fort vent Sud Sud Est. J arrive en local de Serres sur la face Sud au Nord du village de l épine. Jusque-là le vol se déroule entre 1900m et 2000m sans spiraler. Je tente le rocher de Beaumont puis je décide alors de faire demi-tour au km 54 d Aubenasson. Le retour s annonce facile avec le vent arrière. Je reprends une ascendance au nord du village de l épine, je suis alors à 2200m. Je choisis de partir dans le prolongement de crête vers l Ouest en restant sur les pentes Sud au Nord de Rosans. J arrive à Remuzat vers 2000m (nous sommes à 2h de vol). L objectif à ce moment-là est d aller récuperer la montagne de l Eyriau orientée Sud Est et par laquelle j étais passé à l aller, j aurais alors quitté le local de la Motte à ce moment-là et basculer en local de Luc en Diois. Or vertical Remuzat j ai pris un cap Nord Nord Ouest me dirigeant vers St Nazaire le Desert confondant le Sud de la montagne de Couspeau avec le Sud de la montagne d Aucelon. Je me rends compte de cette erreur de trajectoire au niveau de St Nazaire le Desert en ne voyant pas les antennes d Aucelon sur ma gauche mais bien sur ma droite. Pendant la transition qui m a amenée à me retrouver à cet endroit, le GPS était réglé en Go To la Motte avec une échelle qui ne permettait pas de voir l erreur de cap de 10°. Je suis alors à 1500m. Deux options s imposent à moi, continuer tout droit (20km pour arriver à Saillans avec vent de cul et avec des cols et montagnes à passer, je suis à finesse 30 de champs posables près d Aurel que je n ai pas repéré au préalable), la seconde option est celle que j ai choisie, faire demi-tour face au vent dans le but de poser à la Motte qui est à 10km en finesse 30 également car il y a une crête à passer avant. Je suis alors obligée de contourner la colline à l Ouest de la Motte par le Sud n ayant pas assez d énergie potentielle pour passer au-dessus. Les dégueulantes sont fortes, je suis en fond de vallées sous le vent du Raton, je ne trouve rien pour me maintenir en l air et je ne pense plus apte à chercher quelque chose. J arrive vertical la Motte Chalancon village à 900m. Je suis km 2 de l altiport en dessous du plan, l atterrissage sur l altiport est donc exclu. Je dois choisir un champ pour me poser d urgence. Le champ fait environ 250m en diagonale avec des arbres au Sud et une maison et des arbres au Nord, l approche est dégagée et permet de faire une PTU avec une vent arrière proche du relief. J ai à ce moment-là conscience du vent pour l avoir subi les 2h précédentes, je choisis cependant de prendre le champ face au Nord en imaginant une forte montée au vue de l altiport et du village. J entreprends alors la vent arrière à 230m sol vu que ma base sera très courte. Je me trouve très haute en arrivant en final, je passe au ras des arbres en début de champ quand même, ce sont des peupliers de 20m. Le terrain défile très vite, trop vite. Je prends l option de ne pas faire d arrondi en allant à l impact dans le but de déclencher un cheval de bois. Je touche la roue à 40m de la maison avec une vitesse importante, le planeur rebondit fort et décolle d une dizaine de mètre face à la maison avec des Cyprès sur la terrasse face à nous. Le planeur fauche les arbres avec chaque aile, ce qui réduit notre vitesse considérablement avant d arriver sur le toit de la maison où nous coupons la cheminée et l antenne TV à une vitesse que j imagine à 30km h. Le planeur tombe du toit de 8m, l aile droite fait fusible et se casse instantanément pour se mettre le long du fuselage. La cabine heurte le sol par le côté droit, la verrière se casse. Instantanément je me détache, je sors et je parle à mon passager, il répond, il a la jambe coincée dans le tableau de bord et je soulève ce que je peux, il arrive à sortir tant bien que mal. On débranche la batterie par reflexe, on enlève nos parachutes. La trace GPS montre que j étais à 85km h en vent arrière et 140km h en final. Je me souviens de beaucoup de turbulences en final et que le badin n indiquait pas une vitesse constante, cette dernière phase de vol n a duré que quelques secondes. La trace confirme bien la puissance du vent Sud Sud Est. Nous n avons été que légèrement blessés sans perte de connaissance, en revanche le choc a été brutal et très marquant. L heure de l impact est 16h52 heure locale. Avec du recul Un excès de confiance en moi est apparu lorsque j ai choisi de faire demi-tour au km 54, tout avait très bien marché jusque-là, j étais collée au plafond (2000m tout le long), j avais réussi à amener un pilote débutant en campagne hors du jardin d Aubenasson, j arrivais à tirer le meilleur des performances du Twin, et le retour s annonçait facile vu le vent, je me voyais rentrée à la maison sans rien avoir à faire. L erreur principale a été de prendre le mauvais cap au départ de Rémuzat amenant dans une vallée non vachable. Cette erreur a engendré une perte de local. En montagne et dans le Diois, ce genre de situation n est pas pardonnable. Cette erreur a eu des effets irréversibles sur la situation, il fallait donc faire avec et prendre des décisions cohérentes malgré le stress. J ai choisi de poser face au Nord avec du fort vent sud. Cette décision était réfléchie car lorsque j ai fait mon VERDO j ai imaginé le champ avec une forte pente comme l altiport et le village situé auNord du champ. Il s avère après coup que l analyse du relief du champ n était pas bonne car le terrain est relativement plat comparé à l altiport de la Motte. Il aurait donc fallu poser dans l autre sens. J ai fait des erreurs que je reconnais. J ai aussi pris des décisions jusqu au bout sans jamais penser que ça pouvait mal finir. Je n ai pas laissé place à la peur. J'ai appris à voler en montagne, j'ai donc acquis des automatismes notamment sur les vols campagne et la gestion des locaux. J'ai la chance de faire partie du pôle espoir, cette organisation m'a permis d'acquérir de l'expérience. J'ai su gérer mon stress jusqu'au bout en prenant des décisions cohérentes avec mon appréciation des conditions du jour, en ex
Enseignement
Commentaire FFVP
Plusieurs facteurs défavorables se sont additionnés pour arriver à cette situation qui aurait pu bien plus mal finir. - 1er vol sur le Twin Astir - 1er vol en tant que commadant de bord en place Arrière - 1er vol avec un élève débutant en place avant; L'encadrement du club a t il pris en compte les 3 éléments précédants avant d'affecter le planeur et l'élève à la pilote ? - Conditions météo difficiles. - Perte de local d'un terrain et d'un champ vachable connu. - Jeune pilote gonflée à bloc suite à ses débuts prometteurs - Erreur de navigation - Mauvaise appréciation du sens de l'atterrissage, vent arrière, dans un champ court, qui ne laissait aucune chance. Même pour un pilote confirmé et très compétent ne faut il appliquer au sein des clubs des règles de prudence : entrainement minimum en local à définir avec le chef pilote avant départ sur la campagne pour l'utilisation de toute nouvelle machine ou configuration ( pilotage place arrière pour le cas présent) ? Les consignes de sécurité et de prudence doivent être appliquées avec encore plus de rigueur quand le pilote emporte un passager. Le strict respect du local des champs vachables reconnus est encore plus indispensable dans ce cas. Rappel au sens de notre assurance FFVV : un passager ne peut contribuer financièrement au vol. Un passager qui paye tout ou partie du vol ne peut être emmené que par un pilote autorisé VI par son président. Dans ce cas, la FFVV demande que le vol soit conduit en local (Cf FFVV N° CIR 2016_469 du 8 mars 2016).